L’approche théorique dans laquelle je me situe est intégrative : A mon sens, le processus thérapeutique repose sur la diversité des techniques thérapeutiques employées pour répondre aux besoins du patient. Je dirai donc que ce n’est pas au patient de s’adapter au cadre théorique du thérapeute, mais bien au thérapeute de considérer chaque personne dans son individualité, avec ses besoins à un instant T de sa vie. Cette façon de concevoir la thérapie est un choix qui correspond à mes valeurs, à mon état d’esprit et qui me semble plus opérant pour le patient.
Par ailleurs, j’attache une importance particulière au respect des convictions, et valeurs individuelles.
- Ma boîte à outils thérapeutiques :
Les thérapies comportementales et cognitives
La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est une thérapie issue de l’avancée des neurosciences, qui porte sur les interactions entre les comportements, les émotions et les pensées. L’accent est mis sur les difficultés que vous rencontrez dans l’ici et maintenant, tout en prenant en compte leur contexte historique, votre parcours de vie, et événements de vie rencontrés (on ne parle pas de cause en TCC, mais d’une pluralité de facteurs).
Ce type de thérapie aide à la fois à mieux comprendre les schémas de pensées dysfonctionnels et à y faire face, mais aussi, de façon progressive et graduelle, à engager des actions concrètes pour diminuer la symptomatologie et la souffrance, et retrouver ainsi un confort de vie.
Son efficacité est validée scientifiquement par de nombreuses études sur des problématiques telles que l’anxiété, les attaques de panique, les TOCS, les phobies (agoraphobie, phobies « simples », phobie sociale), la dépression, les troubles bipolaires, les troubles des conduites alimentaires, ainsi que les addictions.
Au cours de la thérapie, le patient est toujours guidé, aidé à comprendre les problématiques qu’il rencontre et encouragé. Cela est indispensable à l’avancée du travail.
Cette thérapie fait partie des thérapies dites « brèves ». Elle peut durer de quelques semaines à quelques mois. Toutefois, en fonction de la gravité et de l’ancienneté du trouble et des symptômes, il pourra être utile de prolonger sa durée.
La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT)
L’objectif de la thérapie d’acceptation et d’engagement est d’acquérir davantage de flexibilité psychologique, c’est-à-dire accroître la variété des comportements, en réponse à des pensées et des émotions. Elle vise également à la (re)définir les valeurs personnelles de chacun et à engager ses actions en direction de ces valeurs.
L’augmentation de cette flexibilité psychologique et comportementale permet l’engagement dans des actions qui contribuent à construire une existence en adéquation avec ses valeurs.
L’approche centrée sur les schémas
Dans certains moments de notre vie, nous pouvons nous demander pourquoi nous agissons ou réagissons de telle sorte dans un même type de situation, pourquoi certaines situations peuvent être amenées à se reproduire.
L’approche centrée sur les schémas repose sur une théorie selon laquelle sous l’effet d’expériences nocives répétées pendant l’enfance ou l’adolescence, l’individu met en place certaines formes de comportements et des schémas, adaptatifs à l’époque, mais devenus dysfonctionnels avec le temps. Sous l’effet d’évènements de vie, et dans des contextes spécifiques, ces schémas sont susceptibles d’être réactivés. Cette approche est dite « intégrative » : elle intègre des techniques issues des théories psychodynamiques, des TCC, et de la théorie de l’attachement. Elle vise à assouplir ces schémas dysfonctionnels et rompre avec un style comportemental et relationnel particulier.
Approches basées sur la pleine conscience (Mindfulness)
La pleine conscience est une approche issue d’un rapprochement entre la philosophie bouddhiste et les neurosciences. Kabat-Zinn, fondateur de cette approche, définit la pleine conscience comme « un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention intentionnellement sur l’expérience qui se déploie au moment présent, sans la juger ».
Des notions se dégagent de cette définition. L’attention, notamment son maintien volontaire sur l’expérience directe (pensées, images mentales, émotions, ou encore sensations corporelles). Cette attention se fait avec une attitude particulière : le non jugement, c’est-à-dire l’accueil de toutes les facettes de l’expérience, que celle-ci soit agréable ou désagréable, sans chercher à les modifier, en étant dans une position de simple observateur.
La pleine conscience est un terme utilisé pour définir aussi bien un état, un processus psychologique, qu’une pratique. En psychothérapie, deux programmes ont été élaborés : le programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) de Kabat-Zinn (1985), qui vise à l’adaptation au stress de la maladie et à la douleur, et le programme MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy), de Segal et al (2002 ; 2006)
Le processus d’acceptation occupe une part centrale de la thérapie. Celui-ci permet au sujet qui a reconnu et accepté la cognition et/ou la sensation de pouvoir déterminer par la suite si une action peut être entreprise, et/ou décider de s’accommoder d’une situation sur laquelle il ne peut agir. De plus, l’observation de ses réactions émotionnelles automatiques, lors de l’entrainement est susceptible d’aboutir à une meilleure connaissance de soi, et d’accroître sa palette de réactions spontanées. Enfin, bien que ce ne soit pas le but directement recherché, la pratique de la méditation en pleine conscience peut engendrer un état de relaxation, tout à fait bénéfique.
La relation thérapeutique et l’approche centrée sur la personne
L’alliance thérapeutique est une composante fondamentale de la thérapie. Comparée aux autres outils présentés, elle se situe davantage comme un savoir être plutôt qu’un savoir-faire, mais tout aussi importante, sachant qu’elle peut représenter un puissant levier thérapeutique. De nombreuses recherches, aboutissent effectivement au constat que la qualité de la relation thérapeutique entre patient et thérapeute constitue l’un des principaux facteurs d’une thérapie efficace.
Carl Rogers, auteur et psychologue américain humaniste qui s’est beaucoup investi dans le champ de la psychologie clinique et notamment de la relation d’aide, m’a permis d’établir une vision, à mon sens, juste, de la relation entre le patient et le thérapeute.
Il écrit « “Chaque individu a en lui des capacités considérables de se comprendre, de changer l’idée qu’il a de lui-même, ses attitudes et la manière de se conduire ; il peut puiser dans ses ressources pourvu que lui soit assuré un climat fait d’attitudes psychologiques facilitatrices que l’on peut déterminer.”
Selon lui, l’empathie, le non-jugement et une attitude chaleureuse représentent des attitudes fondamentales à développer pour le thérapeute. De par l’expérience émotionnelle correctrice qu’elle procure au patient, elle peut lui permettre de réaliser tout son potentiel, et de lui favoriser l’accès à de nouvelles ressources.